- rappliquer
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1 ♦ V. tr. Rare Appliquer de nouveau.2 ♦ V. intr. (1835) Fam. Revenir; venir, arriver. ⇒ se ramener. Le voilà qui rapplique. « Les filles n'auront qu'à rappliquer chez nous » (Cocteau).⊗ CONTR. Décaniller, tirer (se).⇒RAPPLIQUER, verbeA. — Empl. trans., vieilli. Appliquer de nouveau une chose sur une autre. On bouche hermétiquement le trou en rappliquant le fragment détaché, et l'on place le bambou sur le feu; le riz est cuit avant que ce fragile récipient ait eu le temps de se consumer (G. BOUSQUET ds Rev. des Deux-Mondes, 1er janv. 1877, p. 85 ds LITTRÉ).B. — Empl. intrans., pop. ou fam. [Le plus souvent dans des propos rapportés au style dir.] Synon. de venir, arriver ou de revenir, retourner. Va-t-en voir jeter un coup d'œil, des fois que l'adjudant rappliquerait (COURTELINE, Gaîtés esc., 1886, II, 2, p. 21). Fous le camp! Retournes-y! Prends-en ton content, et ne rapplique ici que quand tu en auras jusque-là! (COLETTE, Vagab., 1910, p. 177).♦ [Souvent accompagné d'un adv. exprimant la hâte] Rappliquer aussitôt, tout de suite; rappliquer au galop, au pas de course, au trot, en vitesse. Il est revenu qu'à la nuit! (...) Il avait fait douze kilomètres!... jusqu'à la gare de Persant... et rappliqué à toutes pompes! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 624).— Empl. pronom. Synon. se ramener. Orlando, débarqué dans la nuit de vendredi à samedi, s'est immédiatement rappliqué au Vel' d'Hiv' (La Pédale, 26 oct. 1927, p. 15, col. 1). De temps en temps, malgré tout, elle passait un mois à l'hospice... Elle m'envoyait une carte postale... Elle se rappliquait en vitesse! (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 470).— P. anal. [Le suj. désigne une chose] Voilà le vent qui recommence et les nuages qui rappliquent (DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 9).— Arg. Rappliquer à la niche, à la taule, à la turne. Rentrer chez soi. Quand qu'all' rappliqu' à la niche, Et qu'nous sommes poivrots (RICHEPIN, Chans. gueux, 1876, p. 138). Papa, maman, sœurettes et fréros, toute cette racaille me retournait les poches, quand je rappliquais à la turne afin d'avoir une paillasse où dormir (BOURGET, Némésis, 1918, p. 115). Rappliquer au plumard. ,,Aller se coucher`` (SANDRY-CARR. 1963).Prononc. et Orth.:[
], (il) rapplique [-plik]. Étymol. et Hist. 1. 1356 rapplicquier « rattacher » rajoindre et rapplicquier (Ord., III, 140 ds GDF.) — 1446, ibid.; 1690 rappliquer « appliquer de nouveau une chose sur une autre » (FUR.); 2. a) 1835 arg. « revenir, arriver quelque part sans être attendu » (Le Gouépeur et le Voleur, Chanson ds VIDOCQ, Voleurs, t. 1, p. XXIV); b) 1865 « en parlant de plusieurs personnes, ou choses, se précipiter ensemble dans un même lieu » (L. L., Goualante de la Courtille, Loos ds ROSSIGNOL, Dict. arg., 1901, p. 120). Dér. de appliquer; préf. r(e)-; en partic. pour le sens 2 au sens de « aborder, débarquer » déb. XIVe s. (AIMÉ DE MONTCASSIN, Hist. des Normands, éd. V. de Bartholomaeis, VI, XIII, p. 276); encore att. au XVIIe s., cf. 1638 appliquer en Bretagne (LE BAUD, Hist. Bret., p. 27 ds JAL.2). Fréq. abs. littér.:55.
rappliquer [ʀaplike] v.❖1 V. tr. Rare. Appliquer de nouveau.2 V. intr. (1837 en argot, Vidocq). Fam. Revenir; venir, arriver (→ Grossissement, cit. 1). || Rappliquer chez qqn, dans une ville, à Paris.1 (…) il a compris que je pourrais le faire entrer à l'Ermitage. Je m'en expliquerai nettement avec lui s'il rapplique.Gide, Journal, 30 avril 1906.♦ (Sujet au plur.) Arriver ensemble (au même endroit).2 (…) si Michaël voyage, les filles n'auront qu'à rappliquer chez nous.Cocteau, les Enfants terribles, p. 147.❖CONTR. Décaniller, tirer (se).
Encyclopédie Universelle. 2012.